Maladie hémorroïdaire
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Maladie hémorroïdaire

La maladie hémorroïdaire est un problème de santé très répandu qui peut entraîner des troubles importants, principalement lors du passage à la selle. Le traitement dépend du stade de la maladie.

Définition

Tout le monde a des hémorroïdes dans l'anus. Une hémorroïde correspond à un plexus vasculaire circulaire, richement irrigué en sang et spongieux (sorte de coussinet vasculaire, en langage médical «corpus cavernosum recti») à la sortie du rectum. Ce corps caverneux contrôle, avec le sphincter, la vidange de l'intestin et veille en outre à ce que l'intestin reste «étanche» (même face aux flatulences). Si les vaisseaux sanguins se dilatent dans ce coussinet, celui-ci peut grossir et provoquer des troubles. Des nodules peuvent également se former et les hémorroïdes peuvent en partie être repoussées à l'extérieur de l'anus. En présence de ces symptômes, le médecin parle de maladie hémorroïdaire, alors que dans le langage courant, on ne parle généralement que d'hémorroïdes.

Les causes de la maladie hémorroïdaire peuvent être multiples. Il semble y avoir une certaine prédisposition familiale (prédisposition génétique). En outre, la consistance des selles (aussi bien trop dures que trop molles) et le processus d'évacuation des selles (défécation) jouent un rôle. Ce sont surtout des efforts de poussée excessifs lors de la défécation pendant de longues années ainsi que des «séances de toilettes» fréquentes et longues qui semblent favoriser le développement d'une maladie hémorroïdaire.

La maladie hémorroïdaire est également plus fréquente chez les femmes enceintes, ainsi qu'en cas de surpoids, de consommation excessive d'alcool et de café, de consommation fréquente d'épices très fortes, d'abus de laxatifs et de position assise sur un sol froid.

La maladie hémorroïdaire est très répandue: une personne sur deux en est touchée au moins une fois au cours de sa vie.

La maladie est plus fréquente entre l'âge de 45 et 65 ans. Certaines études observationnelles ont montré que les hommes et les femmes étaient touchés à parts égales, mais il existe également des observations selon lesquelles les hommes développent plus souvent une maladie hémorroïdaire que les femmes.

Les troubles imputables aux hémorroïdes ne sont pas caractéristiques et sont également présents de manière similaire dans d'autres maladies de la région anale. Les troubles ne sont pas corrélés à la taille des hémorroïdes. Les hémorroïdes se manifestent souvent par des saignements rouge vif, qui surviennent habituellement lors du passage à la selle ou peu après. D'autres symptômes possibles d'une maladie hémorroïdaire d'intensité variable sont les sensations de brûlure, les suintements, les picotements et les démangeaisons dans la région anale, ainsi que les souillures de selles (sous-vêtements souillés). Un eczéma anal peut également se développer par la suite. De plus, de petites fissures peuvent se former dans le canal anal et occasionner des douleurs. La maladie hémorroïdaire peut en outre se manifester par une sensation de pression ou de corps étranger.

Diagnostic

La maladie hémorroïdaire est divisée en quatre stades. Si les hémorroïdes ne sont pas visibles de l'extérieur, mais sont bien reconnaissables lors d'un examen endoscopique du rectum, il s'agit d'hémorroïdes du 1er grade. Si, lors de la défécation, l'hémorroïde fait saillie vers l'extérieur (prolapsus hémorroïdaire) et se rétracte ensuite spontanément, on parle d'hémorroïdes du 2e grade. Si le prolapsus ne se rétracte pas spontanément, mais qu'il peut être repoussé manuellement, il s'agit d'hémorroïdes du 3e grade et, si le prolapsus persiste et ne peut pas être repoussé manuellement, il est question d'hémorroïdes du 4e grade.

La maladie hémorroïdaire est suspectée lors de l'entretien entre le médecin et la patiente/le patient lorsque cette dernière/ce dernier décrit ses symptômes (anamnèse). Le médecin demande généralement quels troubles apparaissent dans quelles situations et depuis quand les symptômes sont présents.

Il s'ensuit généralement un examen de la région anale avec inspection de l'anus et palpation du canal anal, afin de détecter les hémorroïdes et d'exclure d'autres causes possibles des symptômes.

La présence d'une maladie hémorroïdaire est confirmée par un examen endoscopique du rectum (proctoscopie). Il consiste à introduire dans le rectum, sur huit à dix centimètres, un tube d'examen de l'épaisseur d'un doigt, muni d'une optique et d'une source lumineuse intégrées, afin que le médecin puisse évaluer directement les hémorroïdes et, le cas échéant, procéder à un traitement des hémorroïdes pendant la proctoscopie (voir ci-dessous).

Dans le cadre de l'évaluation diagnostique des symptômes, une rectoscopie avec avancement du tube d'examen jusqu'à environ 25 centimètres dans l'intestin ou un examen complet du gros intestin (coloscopie) peut également être utile pour exclure d'autres causes potentielles des troubles.

Traitement

Le traitement de la maladie hémorroïdaire n'a pas pour but d'éliminer le coussinet de tissu, car celui-ci a une fonction importante dans le maintien de la continence. Il s'agit plutôt de rétablir une situation normale, c'est-à-dire physiologique, de sorte que la personne concernée ne présente plus de troubles.

Le traitement dépend du stade de la maladie. À un stade précoce (hémorroïdes du 1er grade), des mesures générales suffisent fréquemment. Souvent, l'adaptation du comportement aux toilettes et une régulation conséquente des selles à l'aide de fibres alimentaires sont déjà efficaces. En revanche, à un stade avancé, un traitement chirurgical est généralement inévitable.

La plupart du temps, un traitement local est tenté avec des médicaments anti-hémorroïdaires tels que des pommades ou des suppositoires, mais aussi avec des bains de siège ou des tampons anaux. Il n'est toutefois pas prouvé que de telles mesures permettent de guérir la maladie hémorroïdaire à long terme. Les médicaments anti-hémorroïdaires peuvent cependant atténuer les réactions inflammatoires locales éventuellement associées aux hémorroïdes. En outre, un traitement par pommade peut être utile en cas d'eczéma anal.

Les hémorroïdes peuvent être sclérosées pendant l'examen endoscopique du rectum en injectant un médicament appelé «solution sclérosante». Cette procédure porte le nom de sclérothérapie. C'est le traitement de premier choix pour les hémorroïdes du 1er grade. La sclérose doit être répétée plusieurs fois, mais après deux ou trois séances de traitement, les symptômes ont en général déjà nettement diminué.

Alternativement à la sclérothérapie, les hémorroïdes nodulaires peuvent être ligaturées à l'aide d'un petit anneau élastique pendant l'examen endoscopique du rectum (ligature élastique). Elles se réduisent en quelques jours, puis tombent. La ligature élastique est le traitement de choix des hémorroïdes du 2e grade.

Si des hémorroïdes du 3e ou du 4e grade sont déjà présentes, le traitement doit en général être chirurgical, consistant à réséquer les nodules hémorroïdaires volumineux.

Évolution et pronostic

L'évolution des hémorroïdes ne peut pas être prédite au cas par cas. Il se peut que le grossissement initial reste inchangé, mais il est également possible qu'une maladie hémorroïdaire se développe avec les symptômes correspondants.

Il faut cependant garder à l'esprit que la maladie hémorroïdaire a tendance à réapparaître (récidive) après le traitement. Ainsi, après une sclérothérapie réussie, environ 70% des personnes concernées développent à nouveau une maladie hémorroïdaire dans les trois ans. Après une ligature élastique, le taux de récidive est de 25% au cours des quatre premières années. Après une opération également, les hémorroïdes peuvent à nouveau grossir.

Par conséquent, il est important d'adopter des mesures qui permettent de prévenir le grossissement des hémorroïdes afin d'influencer favorablement l'évolution de la maladie. Cela est possible grâce à une régulation conséquente des selles. Les selles doivent être moulées et souples et pouvoir être évacuées si possible sans pousser. Il convient d'éviter les longues séances (lire le journal) aux toilettes et de ne pas reporter l'évacuation des selles lorsque le besoin s'en fait sentir.

Dans ce contexte, il est judicieux d'avoir une alimentation riche en fibres, c'est-à-dire de consommer beaucoup de fruits, de légumes et de produits céréaliers, et de s'hydrater suffisamment. Si cela ne suffit pas à réguler les selles, des fibres solubles supplémentaires, comme les enveloppes de psyllium (Plantago ovata), peuvent être utiles. Ces dernières possèdent une grande capacité de rétention d'eau et permettent ainsi d'obtenir des selles souples mais bien moulées.

Parmi les autres mesures qui peuvent prévenir la maladie hémorroïdaire figurent la normalisation du poids en cas de surpoids et la pratique régulière d'une activité physique. Il faut par contre éviter les fortes poussées, par exemple lors de la pratique d'un sport de musculation.